Au fil de l’eau, carnet n° 10 – Mer des Caraïbes – Antilles – septembre/octobre 2019

Au fil de l’eau, carnet n° 10 – Mer des Caraïbes – Antilles – septembre/octobre 2019

Au fil de l’eau, carnet n° 10 – Mer des Caraïbes – Antilles – septembre/octobre 2019

« Il y a les vivants et les morts et ceux qui vont sur la mer » Platon

Résumé : Presque quatorze mois après mon départ de La Rochelle, je suis donc en route pour une nouvelle étape de mon voyage. Après l’Europe, un tout petit bout d’Afrique, un petit bout d’Amérique du Sud, Trinidad et Tobago qui touchent le Venezuela (très mal en point en ce moment), me voilà sur la route des Caraïbes… avec tous les clichés et tous les espoirs qui vont avec.

Pour mémoire, les iles des petites et grandes Antilles forment une sorte de chapelet continu en forme d’arc, chacune étant distante de quelques dizaines de milles au plus, de la suivante.

GRENADE ET LES GRENADINES – Les iles du Sud…

Mercredi 18 septembre 2019 – traversée Chaguaramas/Trinidad – Grenade – Carnet n° 10

10h00 – En quittant Chaguaramas (Trinidad), sous un très beau soleil, je fais un crochet par Grand Pont Bay où Caroline, Inaya et moi avons passé quelques jours. Au moment où je les appelle, Inaya qui a invité des copines à la maison pour fêter ses sept ans, ouvre ses cadeaux. Inutile de dire qu’entre la vision de la baie et les cadeaux, il n’y avait pas… photo.

Il fait beau, la mer est belle. J’embouque le passage entre la terre trinidadienne et la première des trois petites iles situées à son nord-ouest, Monos Island. À la sortie de ce passage la rencontre des eaux « « intérieures » avec celles de l’océan, produit quelques remous vite dépassés. Le vent n’est pas au rendez-vous. La coque toute propre de Soa lui permet de tracer sa route rapidement tout en ne dépassant pas deux mille tours de moteur. Une demi-heure plus tard, la pluie et les orages prennent le relai du soleil. Ça tombe et ça gronde plus que sérieusement ! Selon la formule consacrée, je laisse passer l’orage. Une heure plus tard, ciel légèrement éclairci et vent autour de dix nœuds, je déroule la grand-voile et le génois. Cinq nœuds à la voile… depuis le temps ! Que du plaisir. Le vent monte progressivement pour s’établir autour de vingt nœuds. Les meilleures conditions possibles pour une navigation à la fois efficace en termes de déplacement et super agréable. Que du plaisir dis-je. À plus de sept nœuds de moyenne, les milles défilent, la distance à l’arrivée se raccourcit. Le coucher de soleil est somptueux. Il y avait quelques temps que je n’en avais pas vu en mer. Compte tenu des conditions, je pense arriver vers minuit.

Dès la nuit tombée, j’engrange du sommeil par phases de quarante minutes afin d’être pleinement en forme pour les dix ou quinze derniers milles de veille.

La lune prend son service vers vingt-deux heures. Toujours sympa d’avoir son apport lumineux quand on arrive quelque part. Les derniers milles sont couverts au même rythme. Le halo lumineux de Grenade s’est mué en lumières bien distinctes. Il y en a partout sur la côte sud. Je fais le choix d’atterrir à Prickly’s Bay, la baie des épices, l’avant dernière avant la pointe sud-ouest de l’ile. Bon nombre de bateaux sont déjà au mouillage. Je jette l’ancre peu après minuit… et ne traine pas pour aller finir ma nuit.

Jeudi 19 septembre 2019 – Grenade – Carnet n° 10

Prickly’s Bay, c’est un mouillage et des chantiers au fond de la baie. Pas grand-chose à y faire. Après une matinée tranquille, un déjeuner pris tôt, je remets les voiles… vers Saint Georges, la capitale située, elle, sur la côte ouest. Vent par le travers et grand beau temps. Le rêve.

16h30 – Après un tour de repérage dans les deux parties du port (pêche à gauche, plaisance à droite, terminal des cargos au milieu). La marina principale, Port Louis, est à l’instar de ce qu’on peut imaginer pour les Antilles… nombre de catamarans de location qui attendent sagement qu’on s’en serve… nombre de pontons flambants neufs, parfaitement déserts. Une drôle d’impression.

Une fois ressorti, je mouille juste derrière l’entrée sud de la baie. Face au promontoire nord (qui porte un hôpital à l’esthétisme plus que douteux). Beaucoup de bateaux sont déjà là… des français, des belges, des américains, des canadiens… Le « coin » est bien abrité et confortable. Je suis à cent mètres de l’entrée de la baie, dégagé des autres bateaux. Trop peut-être.

Le coucher de soleil est magnifique. Au moment même où il se couche, un voilier passe devant lui. Juste à côté, un trois mats est au mouillage. Ciel rouge, cercle disparaissant du soleil, la photo était immanquable. La nature est décidément généreuse et magnifique.

Vendredi 20 septembre 2019 – Grenade – Carnet n° 10

09h30 – Un bateau pilote vient me demander de me décaler un peu. Je n’en suis qu’à moitié surpris. Ils me laissent le temps d’aller faire les papiers d’entrée avant. Me voilà donc parti. Première étape, trouver du « cash ». Google me guide. Je découvre à cette occasion la rue principale de la ville et son marché aux fruits et légumes…

Proche de ce dernier, j’entends et vois passer des ambulances, des voitures de police, sirènes hurlantes. À l’évidence, il s’est passé quelque chose. En revenant vers le port, je les retrouve, en même temps que je découvre un gros attroupement à proximité de l’endroit où j’ai laissé l’annexe. En m’approchant, j’ai un peu de mal à croire ce que je vois. Deux hommes sont sur le toit de ce qui doit être une voiture immergée. Un autre, équipé de masque et tuba, plonge. Un quatrième est debout dans mon annexe… Une personne inconsciente, allongée sur une civière, est évacuée. Des sacs et affaires personnelles sont sortis et remontés de ce qui est en réalité un mini-bus. Toutes les personnes qui s’y trouvaient ont été sorties et évacuées. L’une d’entre elles est décédée. Les premiers à avoir plongé sont les pêcheurs qui étaient sur place. Efficace et rapides, les services de secours sont très vite arrivés à la rescousse. Le mini-bus (qui n’est pas de mer, merci Anne pour la formule), a dû rater le virage et foncer tout droit. À quelques centimètres près, il atterrissait, non pas à côté, mais directement sur l’annexe. La partie avant du mini-bus est d’ailleurs sous l’annexe. Je retrouverai, en partant, des débris de phare. Je l’ai échappé belle (bateau au mouillage sans annexe, pas facile !).

Je pars à la recherche des bureaux de l’immigration d’abord et des douanes. Google Map me fait faire le tour de la baie… pour rien. Les bureaux ont été déménagés et sont désormais dans l’enceinte même de la marina… à, disons vingt mètres de l’endroit où j’ai attaché l’annexe (bureaux dissimulés à la vue par un autre bâtiment). Petite pièce, deux hommes, chacun derrière un bureau. Ils me donnent une liasse de quatre formulaires carbonés. Une fois la première page renseignée (et les autres simultanément), la procédure prendra environ quinze minutes. L’un des préposés représente l’immigration, l’autre les douanes… Sympa tous les deux. Saisissant après les heures inutilement perdues dans les bureaux de Trinidad. À l’évidence, une autre approche et sans doute, ici, le souci de contribuer à la satisfaction des plaisanciers et de les voir venir et revenir. Intelligent et efficace.

La marina (une vraie, celle-là) est du registre haut de gamme. Environnement paysagé, constructions de qualité, bistrots et restaurants haut de gamme. Une certaine plaisance. Pas franchement la mienne mais… il en faut pour tous les goûts et pour toutes les bourses.

Une heure plus tard environ, en faisant mes courses dans un supermarché situé de l’autre côté de la route, je verrai, à la télévision, le mini-bus être sorti de l’eau par une grue.

Bonne nouvelle, je trouve du pain qui ressemble à du pain. Côté eau pétillante (que j’aime) des demi-bouteilles de San Pelligrino à un prix assez abordable. Je retrouve aussi du Obikwa, vin d’Afrique du Sud que je buvais à Madagascar et à Mayotte… Étonnante, la mondialisation.

Après le repas à bord et une petite sieste réparatrice, je repars à Saint Georges, histoire d’en voir un peu plus…

Samedi 21 septembre 2019 – Grenade – Carnet n° 10

Nouveau tour en ville l’après-midi. Un bel arc-en-ciel relie les deux côtés de la ville (photo pour Inaya). J’achète deux magnifiques petits mérous à un pêcheur (au fusil) dont la barque vient d’arriver au bord du quai (1,5 €).

Dimanche 22 septembre 2019 – Grenade – Carnet n° 10

Quatorze mois aujourd’hui depuis mon départ de La Rochelle (22 juillet 2018).

Karen, une dépression tropicale parmi d’autres, passe par là. Bien qu’elles soient nombreuses en cette période, cyclones compris plus au nord, la première qui me concerne. Elle apporte son lot de pluies abondantes. La houle est formée, Soa roule d’un bord sur l’autre. En revanche, peu ou pas de vent. Journée au chaud et à l’abri à bord. Je travaille à un tout début de finalisation de mon carnet n° 9… au son de la musique sympa d’une radio locale.

Lundi 23 septembre 2019 – Grenade – Carnet n° 10

La nuit fut à l’image de la veille, agitée ! À l’inverse, ce matin, le soleil est revenu et la houle s’est calmée.

L’un des trois mats qui étaient ancré à quelques encablures vient de rejoindre le quai des cargos. Mandalay de son petit nom. Superbe navire. Nos anciens savaient faire des bateaux tout à la fois esthétiques et efficaces. En allant à quai en annexe, je passe à proximité et demande si une visite est possible. « Oui… mais pas maintenant, on s’en va. Vendredi nous serons de nouveau là. »

Jeanne, ma future équipière, arrive dans deux jours, il faut que je finisse de mettre de l’ordre, ce que je n’avais pas eu le temps de faire avant de quitter Trinidad. J’en profite, caisse après caisse, pour classer les choses qui vont ensemble tout en conservant le mode de rangement déjà utilisé (soute arrière, dessous de couchette arrière). C’est nickel, ça me réjouit.

Mardi 24 septembre 2019 – Grenade – Carnet n° 10

Petit déjeuner pris, je débute cette matinée comme les autres, je m’occupe du calendrier de mes futurs équipiers. Bien que j’aie modifié mes annonces sur Vogue avec moi et la Bourse aux équipiers (plus de place avant le 19 avril), j’ai encore deux ou trois demandes par jour pour une zone comprise entre Grenade, au sud et les Iles Vierges au nord. Une vraie gestion.

Pour le déjeuner, je décide de m’offrir un petit restaurant. J’opte pour l’un de ceux qui se trouvent sur le port. Depuis la salle située au premier étage, j’ai une vue imprenable. Dans l’angle droit de la fenêtre, je vois Soa. Dans un tout autre registre, je vois passer hommes et femmes, enfants et adolescents en tenues scolaires, à l’anglosaxonne… L’obésité est bien moins présente ici qu’à Trinidad ou au Brésil. Les jolies filles sont nombreuses.

Le lambi rôti (très gros coquillage) est à 7 €. La bière m’est servie dans un verre glacé. Super. Plusieurs bateaux de pêche locaux sont devant moi (12 à 15 m en moyenne). Le garçon parle quelques mots de français.

Mercredi 25 septembre 2019 – Grenade – Carnet n° 10

Démarrage tranquille de la journée. Bien que je n’aie pas de nouvelle d’elle depuis plusieurs jours… Jeanne est censée me rejoindre aujourd’hui.

Trois mois après, SVB (accastilleur allemand) finit par m’indiquer que ma pompe à eau est réparée. Je leur fais savoir que je souhaite une livraison en Martinique. Ok, donnez-nous une adresse, on vous l’expédie. Parfait, il n’y a plus qu’à trouver une adresse. J’interroge Fred (frigoriste) quant au fait de savoir si je peux la faire expédier à son atelier. Je lui demande également si je peux faire livrer la balise de suivi dont je finirai bien par avoir des nouvelles ?!

10h30 – Alors que je regardais la carte pour aller à Carriacou (ile des Grenadines au nord de Grenade à environ 35 milles), je reçois un message de Jeanne… Le bateau qui devait l’emmener à Saint George aujourd’hui n’est plus en mesure de le faire. Bon… cinq jours que je patiente là, exprès… Après réflexion, je fais le choix de profiter de l’après-midi pour me rendre à l’ile Ronde qui se trouve sur le chemin à une vingtaine de milles de là. Je range le bateau, me rends à Saint Georges pour faire quelques courses complémentaires, reviens, relève l’annexe, déjeune… m’accorde un quart d’heure de sieste… démarre le moteur et relève l’ancre.

13h00 – Voilà, c’est parti pour la balade antillaise… Une jubilation certaine. Il fait un temps superbe, la mer est belle, il y a du vent. Je remonte la côte Ouest de Grenade. Le vent est capricieux et changeant, sans doute du fait de l’ile elle-même. J’avance de manière inégale mais c’est très agréable.

Toujours émouvant la découverte d’une terre nouvelle. J’approche rapidement de l’île Ronde. Une île principale et quelques îlots parsemés autour. Au vu du vent, sachant que je navigue au pré, entre lequel de ces ilots est-ce que je vais passer ? Quelle est la configuration de l’ensemble ? Quelques bateaux sont déjà au mouillage dans le nord-ouest de la baie principale. De très gros cailloux entre ce mouillage et moi… peut-être vais-je arriver à passer entre les deux les plus à l’ouest… à voir. Gagné de justesse, mais gagné quand même.

18h00 – Je jette l’ancre à Corn Store Bay, au nord-est de l’ile Ronde à l’instant même où le soleil entame sa plongée dans l’eau. Magnifique disque. Le ciel étant totalement dégagé sur l’horizon je peux l’observer à loisir. Un petit rayon vert clôt sa disparition. Trois catamarans sont déjà là, un monocoque arrive du nord quelques minutes après moi. La couleur orangée, caractéristique du soir, envahit le ciel. Splendide. Être là, sans quasiment personne autour (l’ile est inhabitée). Émotion. Le voyage, la découverte loin de tout, dans toute sa sobre et immense splendeur.

La nuit tombée révèle peu à peu un ciel constellé d’étoiles d’autant plus visibles qu’il n’y a aucune pollution lumineuse autour de nous (même si nos bateaux arborent leur traditionnel et réglementaire feu de mouillage situé en tête de mât). Aucun bruit non plus, bien sûr, à l’exception de quelques gargouillis d’eau sur la coque et le bruit contenu des vagues sur les rochers… Somptueux.

Jeudi 26 septembre 2019 – Grenade – Carnet n° 10

06h00 – Le soleil se lève dans un ciel dégagé. À l’image de la nuit, tout est calme. Aucun bruit si ce n’est celui du ressac. L’eau est claire (on voit la chaine sur le fond, sept mètres plus bas). Les oiseaux plongent et déjeunent sur place. Je fais ma gym avant de déjeuner moi-même. Les « cailloux » dépassés la veille, sont sous les spots solaires.

Je passe un bon moment à étudier les cartes de mes prochains déplacements. Comme un voyage immobile.

Ici, pas de perturbation extérieure… pas de connexion et donc ni message ni Internet. C’est étonnant comme cette situation libère le temps et l’esprit.

Comme il n’y a pas urgence, je décide de ne partir qu’en milieu de journée. J’en profite pour faire un nettoyage un peu complet de l’intérieur de Soa, salle d’eau, douche, carré, cuisine… Je termine par un coup dans le cockpit. Agréable quand tout est propre.  

Baignade à suivre dans l’eau verte et chaude (29°). Excellent. Je déjeune tranquillement et enchaine sur la sieste.

13h00 – Café dans ma tasse, je prépare les instruments, déroule la GV et relève l’ancre. C’est parti pour Tyrrel Bay à Carriacou (15 milles)… là où je suis censé retrouver Jeanne. Grand beau temps toujours, dix-sept nœuds de vent, des conditions idéales. Parcourir de grandes distances, transatlantique ou remontée du Brésil, est une expérience extraordinaire. Passer d’une ile à l’autre en quelques milles en ignorant celles qui sont entre les deux ou un peu à droite ou un peu à gauche, est une toute autre expérience. Fort sympathique aussi. L’impression d’un mini terrain de jeu avec ce caractère rassurant et facilitant, en quelques heures on est de nouveau à proximité d’une terre. Pas besoin de quarts ou si rarement. Pas étonnant qu’il y ait autant de bateaux ici, catamarans de location notamment.

17h00 – Je plante l’ancre devant Hillsborough, la ville principale de Carriacou (une des iles de Grenade). J’étais plutôt parti avec l’idée d’aller à Tyrrel Bay, un peu plus au sud, mais le vent et le bureau des douanes et de l’immigration, en ont décidé autrement. Et puis, Tyrrel Bay… un énorme parking à bateaux, un de plus, vraiment pas ma tasse de thé. Je ne sais pas ce qui conduit autant de gens à s’agglutiner ainsi, tous au même endroit. Un mystère pour moi. La nature d’un côté, l’HLE (habitation à loyer élevé et promiscuité) de l’autre. Chercher l’erreur.

18h00 – Pardon de ce caractère répétitif, mais le coucher de soleil est, une fois encore, magnifique. Plusieurs ilots encadrent la descente majestueuse du disque solaire. Quelques nuages l’habillent.

Concomitamment (joli, non ?), Mandalay, le trois-mâts déjà vu à Saint Georges (immatriculé à Zanzibar, 60 mètres peut-être,), apparait à l’horizon. Il porte quelques voiles et se rapproche rapidement. Le couchant est sa scène. Voiles ferlées, il jette l’ancre dans un bruit sourd, à une centaine de mètres de Soa. La nuit complétement tombée, il s’illumine. La musique (discrète) vient ensuite, croisiéristes embarqués obligent…

La nuit nous enveloppe. De la petite ville, silencieuse jusque-là, la musique me parvient… 

Vendredi 27 septembre 2019 – Grenadines – Carnet n° 10

Jeanne me rejoint (enfin) en milieu de matinée. Son sac à dos est impressionnant. J’ai dû oublier ce que devait être le mien lorsque j’avais fait l’Angleterre et l’Écosse en stop. C’était il y a très longtemps.

Nous faisons les papiers de sortie de l’État Grenadien. Un minuscule bureau dans lequel se trouvent deux femmes et un homme. Ce dernier prend les choses en mains. La femme de droite remet rapidement sa tête sur le comptoir et semble dormir. Celle de gauche, jeune, donne l’impression de s’ennuyer à mourir. Le même document à renseigner qu’à l’arrivée et c’est fini. Tout aussi rapide donc… Quel contraste avec ce que j’ai vécu à Trinidad (bis) !

Nous mettons à profit le reste de la journée pour faire le tour, à pied, de la partie Nord de l’ile. À l’anse La Roche, où nous nous arrêtons pour nous baigner, nous retrouvons le bateau du couple de français que nous avions croisé ce matin même sur le ponton de débarquement. L’endroit est somptueux. Cinq bateaux sont au mouillage dont trois catamarans. Ce rapport semble habituel ici. Le sentier que nous suivons serpente au milieu de la verdure. Pas de palmier ici, trop sec. Jeanne connait bien la nature locale, le « fromager », grand et bel arbre local à la sombre réputation (il servait à torturer les esclaves avec son tronc flanqué de gros piquants), le « mancenillier » dont le contact, lorsqu’on est mouillé, devient insupportable (il y en a partout sur la plage) et sous lequel il ne faut surtout pas s’abriter en cas de pluie (brûlure)…

Nous nous arrêtons déjeuner dans une gargote locale, en compagnie de plusieurs ouvriers qui travaillent sur un chantier voisin. La pointe Nord de l’ile nous fait découvrir de magnifiques paysages. Eaux vertes et claires au premier plan, océan magnifique, iles « Union » (état de St Vincent, très découpée) et Petite Martinique (Grenade) en arrière-plan.  Tout cela est magnifique.

Interpelés par un homme qui vend quelques boissons et souvenirs dans un village que nous traversons, nous nous arrêtons dans sa « boutique ». Il n’a pas d’eau au frais et une seule bouteille d’une boisson au malt… Nous trouverons de l’eau (nos bouteilles emportées sont désormais vides) un peu plus loin.

Bien plus tard, sur un chemin très caillouteux, nous croisons un homme qui sort sa voiture de chez lui. Avec un accent « so british » il nous demande où nous allons. De nationalité anglaise, il s’est installé là après avoir vécu dans nombre de pays différents. Dix-sept heures, il nous dépose face au ponton… Excellente idée que celle de nous avoir économisé cette dernière partie de parcours pas folichonne.

Samedi 28 septembre 2019 – Grenadines (Carriacou – Mayreau) – Carnet n° 10

11h00 – Archipel des Tobago Cays. Départ pour Mayreau à proximité immédiate de Union Island. Sur la route du nord, les premières iles relevant de Saint Vincent. Avant de quitter Grenade, nous passons devant l’anse La Roche où nous nous sommes baignés la veille avec Jeanne. Fort belle aussi, cette toute petite anse, vue depuis la mer.

Passée la pointe nord, nous perdons la protection de l’ile. Les conditions changent immédiatement. L’océan est formé et nous passons d’une dizaine de nœuds de vent à vingt-huit d’un coup. Le goulet formé avec Union Island (appelé canal) y est pour quelque chose. Trop toilés, nous réduisons et, malgré ça, sommes quand même à huit nœuds. Passés les petites iles au sud-est de Union, le vent retombe, l’océan se calme. Nous bifurquons vers Mayreau, ile principale des Tobago Cays. Micro-ilots, barrières de corail et compagnie… L’eau à proximité des terres est d’un vert magnifique. Le bleu est également très présent.

14h00 – Nous jetons l’ancre. Déjeuner, sieste… tranquilles. Saline Bay est bordée d’une très belle plage de sable blanc. Nous sommes seuls. Encore mieux. Dans l’après-midi un bateau qui fait la liaison inter-iles, vient déposer son lot de personnes, voitures et matériaux. Il repart aussitôt son œuvre accomplie.

Dimanche 29 septembre 2019 – Grenadines (Mayreau – Union Island) – Carnet n° 10

Lever tardif (8h). Il fait beau. En milieu de matinée, je laisse Jeanne à la plage et pars faire un tour à la découverte du village. La centrale électrique (au gazole) tourne à plein. La route qui serpente est pentue. Bars, restaurants et même hôtels sont en grand nombre, étonnant pour un petit village de cette taille. Tout est vide actuellement mais il doit y venir du monde lors des vacances. Deux mini-markets sont là. Plus haut, beaucoup de maisonnettes posées au petit bonheur la chance. Nombre d’entre elles attendent d’être terminées. Le sentiment de bric-à-brac est réel. L’eau est rare ici ce qui conduit chacun à avoir son réservoir (cylindrique en plastique noir) pour stocker l’eau de pluie. Mille galons par citerne soit environ trois mille huit cents litres. Plusieurs réservoirs sont parfois juxtaposés et connectés entre eux. La vie semble plus que paisible.

La plage s’étire sur l’intégralité de la baie. Une dose de sable blanc, une dose d’eaux claires… une dose de trente degrés. Un cocktail plus qu’agréable. Se baigner seul(s) dans une eau pareille, c’est un peu nager dans le bonheur. À tout du moins, un vrai bien être.

15h00 – Nous quittons cet endroit de rêve pour rejoindre Union Island, porte officielle d’entrée de l’État de Saint Vincent. Cela nous permettra de faire la clearance demain matin et de repartir dans la foulée.

Le vent est relativement faible. Nous avançons peu tandis que le fort courant nous déporte à la perpendiculaire. Nous devons nous aidez du moteur pour doubler la pointe de la barrière de corail, on ne serait pas passé sinon. Au milieu du platier qui est devant la ville, une maison. Nous apprendrons par l’homme qui gère les bouées qu’il s’agit d’un bar-restaurant. Le tarif des bouées étant, après négociation, passé de 50 à 40 puis 30 « Dollars Ici » (10 €), nous décidons d’en prendre une et ce, d’autant que le vent est maintenant assez fort et que l’espace disponible pour mouiller est plus que compté. Dix euros pour une nuit tranquille, ça parait raisonnable.

Beau coucher de soleil derrière les hauteurs de l’ile…

Lundi 30 septembre 2019 – Grenadines (Union Island) – Carnet n° 10

08h15 – Nous rejoignons Clifton Harbour, la ville principale, celle où se trouve les bureaux de l’immigration et des douanes. C’est là que, pour la première fois, je croise Didier, que connait Jeanne pour l’avoir déjà rencontré. L’endroit pour laisser les annexes est inhabituel, il s’agit d’une zone fermée et protégée par des digues construites en blocs de pierre à laquelle on accède en passant par un passage très étroit surplombé par un minuscule pont pour piétons. Nous achetons quelques fruits à l’une des jolies boutiques de primeurs. La couleur est partout. Les formalités se font facilement et rapidement, ici aussi (coût 70,90 Dollars Ici soit un peu plus de vingt euros). L’autorisation d’entrée vaut pour Saint Vincent et l’ensemble des iles qui lui sont rattachées.

13h00 – Nous voilà repartis pour Mayreau. Cette fois, nous visitons la baie nord, celle de Salt Whistle Bay. Trois ou quatre cents mètres de diamètre. Belle plage avec les cocotiers qui vont bien et les inévitables « restaurants » version « lolo » (au bord de l’eau). Nous retrouvons un jeune couple, Vito et Maurine que connait Jeanne et Didier (rencontré peu avant) et sa femme Marie.

Je mets l’après-midi à profit pour préparer la suite de notre périple… L’arrivée en Martinique est prévue pour le lundi 7 octobre… hypothèse bien sûr.

Les conditions étant excellentes, j’en profite pour nager. Ça fait quelques temps que je ne l’ai pas fait.

Nous dinons tous les six, dans un des restaurants de la plage. Nous avions été « démarchés » à ce sujet dans la journée. La négociation des menus et du prix vaudrait un sketch à elle seule. Langouste pour tous, pas langouste pour tous… Pour finir, nous n’aurons droit qu’à une seule pour nous six. Viandes et poissons grillés par ailleurs, accompagnés de légumes, pommes de terre, riz… Bon, pas transcendant mais pas mauvais non plus. Au moment de payer, le prix négocié initialement ne s’avère plus être le bon. Un classique du genre. La faute à la personne avec qui nous l’avions longuement discuté dans la journée d’abord puis autour de la table… qui n’était parait-il pas habilitée à le faire. Deuxième sketch… qui finit par être lassant. Nous laisserons le prix négocié, déjà confortable pour le pays (20 € par personne). Jeanne et moi buvons un rhum à bord du bateau de Vito et Maurine. Le hasard fait que Maurine est de Charron (capitale de la mytiliculture), juste à côté de La Rochelle… Un (très) jeune couple adorable.

BEQUIA – SAINTE LUCIE – MARTINIQUE

Mardi 1er octobre 2019 – Grenadines – Béquia – Carnet n° 10

10h30 – C’est reparti. Nous ignorons Mustic, l’ile des milliardaires où il est obligatoire de prendre une bouée (60 € la nuit). Nous ignorons également Canouan, pas terrible semble-t-il du fait de ses infrastructures industrielles et filons directement vers Béquia (prononcer bécoué) un peu plus au nord. C’est la dernière ile des Grenadines avant Saint-Vincent.

La mer est belle, le soleil brille. Les vingt nœuds de vent nous propulsent en ligne directe autour de huit nœuds. Merveilleux.

Nous mouillons à Lower Bay, partie sud de Admiralty Bay. Avec Maurine et Vito, nous dinons à bord du bateau de Marie et Didier. Après l’apéritif, les rillettes de sardines, c’est confit de canard et pommes de terre sautées. Excusez du peu. Excellent repas pour une soirée très sympa.

Mercredi 2 octobre 2019 – Grenade – Carnet n° 10

Journée immobile. La baie est superbe. Devant nous, une première plage peu fréquentée, une deuxième plage après un éperon rocheux nous sépare de la petite ville aux maisons, là encore, très colorées. Ici aussi, nombre de bars et restaurants. Après des smoothies aux fruits locaux, nous partons en mini-bus au point de rassemblement des pêcheurs, au sud de l’ile. Un beau bâtiment abrite leurs activités. Devant, sur un plan incliné en béton, des dizaines de barques multicolores soigneusement rangées. Dans un bâtiment adjacent, une profusion de langoustes sont préparées pour être expédiées. De très grandes quantités !!! Elles sont toutes de très belle taille. Nous en prenons six (une chacun) pour un total de dix-sept kilos et la modique somme de 220 $ « Ici » soit un peu plus de soixante-dix euros au total (13 €/kg). Somptueux.

Après-midi tranquille avec nage pour moi… Tellement tranquille qu’on en oublie de faire les papiers de sortie de Saint Vincent. Notre idée d’un départ très matinal pour Sainte Lucie le lendemain matin a pris l’eau… et heureusement (mais nous ne le savons pas encore).

La soirée est, ni plus ni moins, d’anthologie !!! C’est sur la plage que nous faisons cuire les langoustes et dinons. Punch pour démarrer, langoustes et fruits à pain à suivre, flan coco et gâteau au chocolat pour finir. Sans oublier le rhum et le vin… Trois hommes du lieu dont nous squattions la table sur la plage, se joignent à nous. « Lion » (prononcer à l’anglaise), l’un d’entre eux, à des locks qui lui arrivent quasi au pieds. Il nous découpera les fruits à pain cuits sur la braise que nous avions achetés le matin. Le hasard des choses fait que lui, Didier et moi portons chacun un polo bleu… Le hasard vous dis-je… Les photos prises avec Didier, Lion et moi sont, à l’image de la soirée, mémorables. Celle-ci qui s’annonçait comme sympa, s’est transformée en soirée d’exception. Merci à tous et tout particulièrement à Marie et Didier qui ont assuré très efficacement la logistique.

Jeudi 3 octobre 2019 – Grenadines – Béquia – Carnet n° 10

Faux départ oblige, nous restons une journée de plus à Béquia. Pas franchement une punition. C’est sans conteste un de mes endroits préférés parmi ceux que j’ai vus jusque-là. Une baie bien abritée sur fond de sable ; le village où il est possible de se ravitailler en fruits, légumes et autres (petit supermarket) ; prendre un pot au premier étage de chez Maria (terrasse qui donne sur la baie, bien sûr) ; déjeuner ou diner au restaurant ; profiter de la balade le long de l’eau verte pour aller au village à pied ; nager et/ou se prélasser sur la plage… Un cocktail un peu idéal.

Pour ce dernier soir à Béquia, nous accueillons nos amis à bord pour l’apéritif. La soirée est plus classique que celle de la veille mais tout aussi sympa. Belles rencontres.

Vendredi 4 octobre 2019 – Béquia – Sainte Lucie – Carnet n° 10

06h00 – Levés depuis une demi-heure, nous partons pour Sainte-Lucie avec l’espoir d’y parvenir avant la nuit sachant que nous avons une soixantaine de milles à parcourir. Le vent annoncé est faible, inférieur à dix nœuds. Nous aurons toujours la possibilité de nous arrêter à Chateaubelair aux deux tiers nord de Saint-Vincent, si besoin.

08h30 – Le vent a été plus fort qu’espéré. Déjà treize milles de faits. Nous longeons la cote de Saint Vincent depuis presque une heure. Kingston (la capitale) et sa baie, Lowmans Bay, Layou, Jackson Point… soit le premier tiers de l’ile. Onze milles plus loin nous nous engagerons dans l’espace libre de terre (canal) qui sépare Saint-Vincent de Sainte-Lucie, sans obstacle pour le vent… qui nous fait face actuellement. Vue la distance à parcourir, nous recourons au soutien du moteur. L’ile est montagneuse et accidentée, verdoyante et belle. Elle en impose. Sa réputation est sulfureuse du fait de la culture omniprésente de « l’herbe ». Fréquentée par certains plaisanciers, elle est soigneusement évitée par d’autres. Les avis sont particulièrement tranchés sur le sujet.

Lors de notre remontée, nous croisons un pêcheur et sa barque rouge. Il a deux beaux « red fish » qui vont faire notre bonheur. Il nous les prépare avec soins et attention. Un homme charmant pour qui cette vente va sûrement lui permettre de « gagner sa journée ». Tout le monde est content. Sa barque doit faire trois mètres. Elle est effilée aux deux bouts. Il la manœuvre avec deux gros et lourds avirons en bois renforcés à l’époxy en leur milieu. Les dames de nage sont constituées de deux tourillons verticaux en bois. Une semelle caoutchouc de claquette (tong), percée au niveau des tourillons, a été intégrée pour limiter les frottements. L’homme, petite cinquantaine, casquette vissée sur la tête, est en short. Sec et musclé… Ainsi va sa vie de modeste pêcheur. Nous croiserons plusieurs autres barques du même type ensuite.

09h45 – Nous retentons un déplacement à la voile malgré le vent toujours faible. Sans succès, il tourne sans cesse. Côté tribord, les baies se succèdent, l’Anse Mahaut, Cumberland, Gold, Petit Bordel (!)… Côté bâbord, l’immensité bleue du large. Comme un parfum de transat… Plein Ouest, à la même latitude (13° Nord), le Nicaragua, à quelques mille trois cents milles (deux mille quatre cents kilomètres).

À la perpendiculaire de la Rochebelair, nous croisons un poisson solitaire dont l’aileron est vraiment petit. Mystère. La partie nord de l’ile est quasi vierge de constructions.    

11h30 – Passée la pointe nord, le vent retrouve son énergie avec quinze à vingt nœuds et sept de vitesse pour nous. Beaucoup mieux.

13h00 – Nous sommes au milieu du Canal Saint-Vincent. Nous naviguons entre 7,5 et 9 nœuds, maintenant. Compte tenu de la distance déjà parcourue (36 milles), nous décidons de rejoindre la baie de la Soufrière à proximité des deux gros pitons qui la jouxtent. Quinze mille nous en séparent. Le relief de Sainte-Lucie est, lui aussi, très accidenté. En forme de cône, version pain de sucre, les deux pitons plantés en bord de côte, sont impressionnants. Zulu, un magnifique monocoque de 17 ou 18 mètres, dans l’esprit de Soa, coque vert foncé, cockpit couvert… suit une route parallèle à la nôtre.  Au mouillage à côté de nous à Carriacou, il est parti peu après nous. Au moteur, il est incontestablement le plus rapide. Par contre, à la voile, nous avons fait jeu égal avec lui, tout comme avec le Dufour 50 qui nous suivait à environ un mille. Bravo Soa.

15h30 – Baie de la « Soufrière ». Compte tenu de l’interdiction de jeter l’ancre sur l’ensemble de l’ile, nous prenons une bouée. Trente-cinq euros pour deux nuits auxquels s’ajoutent cinq euros d’aide à l’amarrage. C’est le début des surprises… trente-cinq euros de plus aux douanes pour horaires de bureau dépassés… et treize euros à l’immigration… soit quand même presque quatre-vingt-dix euros. Excusez du peu !

La ville à l’air sympa, le coucher de soleil est magnifique. Nous dégustons les deux « red fish » achetés à notre pêcheur de ce matin… Excellents.

Samedi 5 octobre 2019 – Sainte Lucie – 13° 51 Nord / 61° 04 Ouest – Carnet n° 10

Journée immobile du point de vue du bateau. L’océan est d’huile. Le soleil apparait derrière les montagnes une heure après s’être levé. Petit matin calme et tranquille. Un jeune homme du coin nous rend visite : « Des poubelles à jeter ? Du poisson ? »…

La balade en ville confirme l’impression que nous avions eue la veille. Maisons colorées comme partout, très belle église… Le cœur de ville se résume a peu de chose. Ouvert mais couvert, le marché aux primeurs est vaste. Le choix est limité mais couvre les besoins essentiels. Dès que l’on s’éloigne un peu, l’habitat, bien qu’en dur, se fait nettement moins reluisant. Les maisons sont imbriquées les unes dans les autres, posées un peu à la va comme je te pousse. L’église est pimpante mais l’accès fermée par des grilles. La partie visible de l’intérieur est chaleureuse. Le parvis se prolonge par une sorte de petit mail inauguré en juillet de cette année. Une belle statue en mémoire de l’esclavage, trône en son milieu.

Atta, ami saint-lucien de Jeanne, nous rejoint. Il va remonter en Martinique avec nous. Ce sera son premier voyage hors de son pays, la première utilisation de son passeport tout neuf, sa première expérience de bateau. Mais cela se mérite. Re customs, re cent dollars Ici (pas de petit bénéfice) juste pour ajouter son nom sur les papiers… qu’il faut refaire entièrement à la demande de l’immigration.

Je m’achète une côte de porc grillée pour le déjeuner. Jeanne et Atta ne mangent pas de viande et ça fait quelques temps que je n’en avais pas mangé. Un régal.

Marie et Didier qui avaient fait escale à Chateaubelair (Saint Vincent), nous rejoignent en milieu d’après-midi. En soirée, nous prenons un pot en ville puis y dinons. Restaurant sympa, menu à dix-sept euros avec cocktail, un très beau et bon plat de ribs, un dessert glacé. Que demande le peuple. Ma rencontre avec Marie et Didier (comme celle avec Maurine et Vito), appartient à la catégorie de celles qui comptent. Le courant qui passe, comme ça, simplement et agréablement.

Dimanche 6 octobre 2019 – Sainte-Lucie – Carnet n° 10

06h15 – C’est parti pour la Martinique, quarante milles approximativement. Comme la fin annoncée de la première partie de cette grande étape caraïbéenne. Avant de rejoindre la Guadeloupe début décembre (mon assurance bateau m’oblige à ne pas monter davantage au nord avant). Dans l’intervalle, Soa et ses futurs équipages feront plusieurs allers et retours entre Martinique et Grenadines.

Nous avons du vent quasi aussitôt après avoir largué les amarres (emmêlées, Jeanne est allée les défaire à la nage). Marie et Didier, dont le bateau est sur la bouée d’à côté, honorent notre départ de leur présence, assis sur le pont de Lumacotta. Sur l’essentiel du parcours, autour de vingt à vingt-cinq nœuds de vent et de six et demi à sept nœuds et demi de vitesse. À ce rythme, nous serons en Martinique en fin de matinée.

Passée la première demi-heure, Atta est rattrapé par le mal de mer… il faut dire que l’océan est formé et que nous avançons au près. Soa est assez gité. La houle nous interpelle, pas toujours agréablement, sur l’avant tribord. Tout cela n’aide pas franchement au confort.

Une « frégate » fait un bon bout de chemin avec nous. Dessus des ailes et dos habillés de noir, ventre et parties des ailes près du corps, blancs, bec rose. Elle vole juste en avant de l’étai de génois de Soa, passe d’un bord sur l’autre… Vols planés, virages sur l’aile, plongeons nourriciers qui s’enchaînent… À certains moments, alors qu’elle longe le bateau au ras de l’eau, on pourrait quasi la toucher… Je réussis à la filmer. Une de ses copines la rejoint ainsi qu’une troisième peu après. Il y a à manger pour tout le monde. Les deux premières volent de concert. Je tourne, tu tournes, je prends de l’altitude, tu prends de l’altitude, je plonge, tu plonges… Carrément magique.

En quatre heures et demie de traversée, nous n’aurons vu que deux autres voiliers… des catamarans qui descendent au Sud, au portant.

11h00 – Nous avons réduit la toile pour gagner en confort. Le ciel est cotonneux. Nous sommes à sept milles de la Martinique et en distinguons la forme plutôt que nous ne la voyons. Nous devrions arriver au Marin en n’ayant tiré qu’un seul bord depuis le départ. Aucun virement ou empannage.

11h45 – Encore trois milles à faire. Nous sommes sous le vent de la pointe sud-est de l’ile. Quelques collines à cet endroit mais un ensemble malgré tout assez plat. La grande plage des Salines déroule sa bande de sable blanc devant nous. Nettement découpé, l’ilet Cabris est dans son prolongement, à l’Est. À l’opposé, côté Ouest, le Diamant, piton solitaire local. Pointe Dunkerque, Sainte-Anne, le Marin… forêt de mats de bateaux… avec ou sans sucre, toujours pas ma tasse de thé. Mais, en l’espèce, nécessaire.

La personne en service à la capitainerie, nous demande d’attendre sur le ponton des carburants. Un peu avant d’arriver, je fais un essai de propulseur d’avant, comme je le fais toujours. Je déplace la manette… sans qu’il ne se passe rien. Je réessaie, même absence de résultat. J’essaie le guindeau. L’ancre descend. Problème de propulseur seul semble-t-il. Pas le meilleur moment au vu de l’étroitesse des espaces entre les pontons de la marina et du vent relativement fort. Le « marinero » local nous demande de suivre son dinghy. Il nous place le long d’un ponton. Parfait de ce point de vue-là et ce, d’autant que la quasi-totalité des autres bateaux sont amarrés sur pendilles (donc sans ponton sur le côté du bateau). La mangrove et quelques palmiers me permettent de me rassurer quant au lieu où je me trouve, ce ne sont pas les Minimes (La Rochelle). Ces lieux, duplicables partout à l’identique, sont totalement dépersonnalisés et insipides (je me répète, pardon). Je ne dois pas être dans la norme des marins baladeurs souvent friands de ce genre d’endroits (l’ambiance, les bistrots européens, les échanges entre « vrais marins », etc.). Et le « pays », le vrai, il est où (à entonner avec l’air du bonheur) ?

Lundi 7 octobre 2019 – jeudi 10 octobre – Le Marin – Martinique – Carnet n° 10

L’escale du Marin, prévue de longue date, était à visée technique. J’avais besoin d’une intervention de l’entreprise Pochon pour ma centrale de navigation dont la dalle tactile faisait des siennes depuis notre départ du Cap-Vert (transat), début février. Je voulais par ailleurs rencontrer Frédéric Moser de l’atelier Tilikum, spécialiste de réfrigération, pour voir ce qu’il était possible de faire pour améliorer encore mon système de réfrigération. J’avais été en contact avec lui au moment de la construction de la coque de Soa. C’est sur ses conseils que j’avais opté pour un refroidissement à eau du compresseur, via un circuit (sorte de serpentin) fabriqué en aluminium directement contre la coque de Soa (en aluminium aussi), dans les fonds, comme échangeur. Du liquide de refroidissement circule à l’intérieur du serpentin grâce à une pompe 24 Volts qui tourne en 12 Volts, ce qui lui permet de tourner plus lentement, de consommer moins et de refroidir mieux. En l’espèce, Fred (soixante-dix ans), m’a fait enlever une sorte de carte électronique fixée sur le compresseur afin de le faire tourner moins vite, lui aussi. Il m’a par ailleurs confectionné une led que j’ai branchée (+ et « D ») sur le compresseur. En cas de panne de ce dernier, la led clignote de différentes manières, chacune d’entre-elles correspondant à un type spécifique de panne. Ingénieux. Au final, la consommation pompe + frigo est passée de 8 à 4 Ah. Un gain plus que significatif. Il doit me procurer un convertisseur transformant le 12 Volts en 5 Volts pour la pompe de circulation afin d’en diminuer encore la vitesse et donc la consommation. Étonnant bonhomme, passionné par son travail. Je conseille à tous son site Internet… une mine : tilikum.refrigeration-marine.com

Côté propulseur, Fred me donne les coordonnées d’un jeune électricien marine compétent avec lequel il a l’habitude de travailler… Frédo. Ça ne s’invente pas, Fred, Frédo… Avant son arrivée, j’avais pris soin de tester les batteries qui alimentent le propulseur et le guindeau, celles-là même que j’avais achetées à prix d’or à Trinidad à la mi-août, soit un mois et demi plus tôt. Totalement déchargées : 11 Volts pour l’une et, plus grave encore, 8 Volts pour l’autre. Le pronostic vital est très engagé, le bouche à bouche n’y changera rien, le massage cardiaque, pas davantage.  L’hypothèse d’une panne du guindeau lui-même ne tient donc plus. En réalité, il s’avérera que c’est le chargeur de batteries qui est en cause, elles n’étaient donc plus rechargées. Vraisemblablement c’est ce qui a également « tué » les deux précédentes que je croyais usées. Appelé le matin, Frédo vient en milieu l’après-midi. En plus d’être sympa, il est effectivement très pro. Mené tambour battant, son diagnostic confirme la défaillance du chargeur (il prend du 12 V sur les batteries de service et alimentent les deux batteries de 105 Ah installées dans la soute avant, à proximité immédiate du propulseur et du guindeau, pour limiter les déperditions électriques). Fred, le frigoriste (mais pas que), nous fournit un nouveau chargeur (Victron 90 €). Il distribue la marque. S’y ajoute deux petits boitiers dont l’un empêche la charge des batteries d’avant si celles de service ne sont pas au moins à 13 Volts et l’autre qui arrête la charge lorsque les batteries (d’avant) sont pleines. Reste la question de la charge des batteries elles-mêmes. Seront-elles récupérables ? Un premier chargeur 12 V refuse de s’atteler à la tâche, trop déchargées. Il refuse de démarrer. C’était la crainte. Le deuxième, un 24 V, s’y colle (les batteries sont couplées en série). Lentement, très lentement, il finit par charger. Qu’adviendra-t-il au bout du compte, notamment pour la plus déchargée. L’optimisme n’est guère de mise. Et pourtant… Après la nuit complète de charge, l’une est à 13,8 V et l’autre à 12,8 V. Un écart non négligeable mais une vraie charge quand même. Elles semblent sauvées. Je débranche le chargeur. Frédo m’appelle, on fait le point. L’avenir c’est éclairci même s’il reste à résoudre l’écart de charge (au repos elles devraient être à 13 Volts). En milieu de journée, je reteste… 13,18 et 13,08 Volts. Miracle ! Comme quoi, il n’y a pas que Lourdes dans la vie.

Frédo qui en possédait un jeu, me fournit une boite avec une clé à cliquets, mini format. Elle me permet de revisser les vis desserrées des plexiglas de la casquette, ce que je ne parvenais pas à faire avec les miennes trop grandes.

Côté centrale de navigation, Philippe de chez Pochon, après une mise à jour complète du GPSMAP, un appel direct chez Garmin, parvient à remettre les choses en état (une pression avec le pouce à un endroit donné de l’écran pendant qu’il se rallume). Deuxième miracle. L’hypothèse d’un renvoi chez Garmin Angleterre (via La Rochelle) ayant été évoquée, j’échappe au pire (qui, comme on le sait, n’est jamais sûr). A suivre en situation réelle de navigation. Philipe m’indique par ailleurs comment re-régler mon capteur vent de tête de mât qui a bougé… Ce sera pour plus tard.

Dans la semaine, visite de Jeanne et d’Ata, apéro un soir et repas un autre soir avec Marie et Didier, flanc coco… excellents rhums… La vie est dure.

La boulangerie du coin fait d’excellents pains (baguettes, pains aux céréales et autres), le supermarché me permet de me réapprovisionner en fruits et légumes, fromages, eau pétillante, vins et rhums. Un bonheur qu’on ne peut pas s’imaginer si on n’a pas vécu les privations correspondantes. Un peu plus loin, après l’ancienne marina, une plage avec des yoles construites à l’identique des modèles traditionnels par un homme souriant et sympa qui en parle volontiers. De l’autre côté de la route, quasi au même endroit, un joli bistrot qui fait et sert, sur la plage, d’excellents cocktails de fruits frais. Le marché couvert (fruits, légumes) est un peu plus loin ainsi que le coin de vente des poissons des pêcheurs locaux. Pour finir, au bout du village, l’hôpital et, sans transition, le cimetière ! Les occupants regardent l’océan ou lui tourne le dos, c’est selon.

Au final, quatre jours et demi très productifs pour un bilan très… positif.

Vendredi 11 octobre 2019 – Le Marin – Petite Anse d’Arlets – Martinique – Carnet n° 10

Je quitte la marina, satisfait du travail réalisé mais sans regret du point de vue de ce qu’elle offre à voir et de son ambiance. Le même « marinero » et deux de ses compères viennent m’aider à m’extirper de ma place et à faire tourner Soa qui manque d’espace pour manœuvrer seul, malgré le propulseur de nouveau en forme. Il fait beau, la mer est belle, le soleil est au rendez-vous. N’étant pas pressé (j’ai une douzaine de milles à faire), je décide de n’envoyer que le génois. Je navigue à quatre nœuds de moyenne. La côte défile gentiment. Saint-Anne à gauche avec le Club Méd en sortant de la baie du Marin, Sainte-Luce un peu plus loin à droite… Collines verdoyantes partout. Vient ensuite le Diamant. Très gros piton caverneux. Je passe entre le Diamant et la pointe de la Femme Couchée par ce qui est appelé la « Passe des Fous ». Le Diamant est à un jet de pierre, il suffirait de tendre le bras pour le toucher. Le déplacement du bateau permet de bénéficier d’angles de vue et d’éclairages différents. Très beau. L’eau est bleue. Les lieux défilent : Petite anse, Morne Jacqueline, Anse d’Arlets dite du Bourg avec son petit village sympa et son église autour de laquelle tout s’organise. Je pousse jusqu’à Grande anse d’Arlets. Beaucoup de bateaux au mouillage et pas de vrai village. Aux alentours, malgré les cinquante mètres de fond, partout des casiers. Je fais demi-tour et reviens à l’anse d’Arlets village. Un seul bateau (à voile) est au mouillage. La plage qui s’étale au pied du village est à deux cents mètres. Très bel endroit… comme je les aime.

Samedi 12 octobre 2019 – Le Marin – Petite Anse d’Arlets – Martinique – Carnet n° 10

Je m’offre un restaurant, version les pieds dans le sable. Le thon à la tahitienne tout comme le sorbet coco sont excellents. Ils ont juste mis ma patience un peu à l’épreuve avant de les déguster (près d’une heure d’attente).   En soirée, le coucher de soleil brille de mille feux. Face à l’église, depuis le ponton, je m’en délecte en compagnie de trois jeunes d’une trentaine d’années (sportifs, beaux « mecs ») avec qui nous échangeons agréablement.

Dimanche 13 octobre 2019 – Fort de France – Martinique – carnet n° 10

Après une nuit fort paisible, début de matinée calme, gym, nage avec les tortues et les poissons… quelques coraux, des étoiles de mer…

10h00 – Je lève l’ancre et engage ma remontée vers Fort de France, via Trois Ilets (pointe située au sud de la baie de Fort de France à quelques milles de la ville). Pas pressé, désireux de profiter au maximum de cette relativement courte balade, je navigue sous génois seul. Le speedomètre affiche un petit 3,5 nœuds qui suffit pleinement à mon bonheur.

Réputée parmi les plaisanciers, Grande anse d’Arlet accueille une trentaine de bateaux. Suivent Cap Salomon,
Rivière Case Pilote visible de l’autre côté de la baie de Fort de France, Pointe de Baleine, Anse Dufour, Anse Noire, Anse Ravine, Pointe Blanche, Ilet à Ramier, Pointe d’Alet. Les bateaux à moteur, le plus souvent surmotorisés, sont omniprésents. Ils sillonnent la baie. Beaucoup de voiliers… et devinez quoi, un grand nombre sous pavillon français !

Le gros Piron (piton) à la végétation clairsemée que j’imaginais, de loin, être en avant des Illettrés est en réalité en arrière. Ayant gagné quelques degrés par rapport au vent, je devrais parvenir à doubler les Illettrés par la gauche, ce qui apparait comme la meilleure trajectoire. Dans mon dos, le soleil décline lentement. L’incertitude n’est cependant pas totalement levée concernant les Illettrés. Ça va le faire ou pas ? Ça le fait. Je mouille à l’anse Mitan, ce qui me permet de visiter le village, de faire le tour de la marina des Trois Ilets toute proche, de me faire une idée de la plage. Une prospection en vue de la venue de Caroline et Inaya durant l’été 2020.

Lundi 14 octobre 2019 – Fort de France – Martinique – carnet n° 10

Je quitte l’anse Mitan et remonte directement à Fort de France distante d’environ cinq milles. Je mouille au pied de Fort Louis aux côtés de quelques autres voiliers. Je suis à deux cents mètres du cœur de la ville.

Fort de France apparait sympa de premier à bord. Elle se révélera l’être. La rue piétonne qui partage la ville, distribue sur le centre commercial et le Centre culturel. Planté de deux rangées d’arbres, la cour intérieure de ce dernier est splendide. La façade ancienne en pierres de taille aussi. La Cathédrale et la Bibliothèque de l’époque et du style Effel, sont superbes. Malheureusement, l’entretien laisse largement à désirer… elles tombent en quasi décrépitude… bien triste

Côté bars et restaurants, pas franchement folichon… Difficile d’en trouver un correct. Le Garage Popular est l’un de ceux-là. Bistrot d’un côté de la rue, restaurant de l’autre côté avec décoration en adéquation avec le nom… photos, motos, vieux sièges de voiture… Pour les menus… salades et… salades. L’imagination n’est pas franchement au rendez-vous. Le petit verre de rhum d’accueil est bien utile pour faire passer le reste. Il est agrémenté de diverses choses… café, caramel, vanille, piment…

Mardi 15 – mercredi 16 octobre 2019 – Fort de France – Martinique – carnet n° 10

Outre la découverte un peu plus approfondie de la ville, j’en profite pour effectuer diverses courses à Décathlon, M. Bricolage et autres…

Jeudi 17 – vendredi 18 octobre 2019 – Fort de France – Martinique – carnet n° 10

Jeudi 17h00 – J’arrive au bar de l’hôtel Simon (très chic) où je dois retrouver Marie France, une amie Martiniquaise. L’organiste d’Angoulême, croisé la veille en ville, y est attablé. Sa pipe blanche aussi esthétique que remarquable, est près de lui. Discussion sympa, échange de coordonnées, il repart le soir même pour Angoulême, son concert ayant eu lieu la veille (je ne le savais pas, dommage). Nous échangeons encore lorsque Marie-France arrive. Elle et moi prenons un pot et dinons sur place. Autre moment très sympa.

Vendredi soir, Marie France m’emmène au cinéma. Ça faisait longtemps ! Un film d’action parait-il… Queens, je crois. Une histoire un peu particulière de calls girls… étonnant mais pas désagréable. Merci à elle.

Samedi 19 octobre 2019 – Fort de France – Martinique – carnet n° 10

Je retrouve Nathalie, une ex-collègue de Mayotte qui me rejoint pour environ un mois et demi. Notre lieu de rencontre est un peu inhabituel puisqu’il s’agit de… l’Hyper U du Lamentin. Son amie Laurence chez qui elle logeait, nous déposera au bateau (avec sa voiture), une fois les courses faites. Très facilitant. Émouvantes retrouvailles, onze ans après. Parfois étonnante, la vie.

Sophie qui vit et travaille en Guadeloupe nous rejoint en début d’après-midi pour les deux semaines des vacances scolaires. Les Tobagos Cays sont, parmi d’autres, dans notre ligne de mire…

Dès son sac à bord, nous partons pour l’anse Mitan où nous passons la nuit avant d’engager notre balade grenadine…

GRENADE – GRENADINES – SAINT VINCENT – SAINTE LUCIE – MARTINQUE

  • PRICKLY BAY Baie aux épices – GRENADE – Carnet n° 10

Mouillage. Une des baies du sud. Beaucoup de monde. Peu d’intérêt vu du mouillage.

  • SAINT GEORGE’S TOWN BAY – GRENADE – Carnet n° 10

Mouillage devant la ville, à l’extérieur de la baie de George’s Town elle-même. Deux marinas dans la partie intérieure droite de la baie. Beaucoup de monde. Ville sympa restée dans sa tradition, maisons de ville colorées, marché, restaurants, églises dont une dont il ne reste que le clocher. Divers supermarchés dont un au fond de la baie, derrière la marina Saint Louis, directement accessible en annexe. Clearance dans la Marina Saint Louis, à droite en entrant.

  • CORN STORM BAY – ILE RONDE – Carnet n° 10

Mouillage. Baie bien abritée des vents d’est, nord-est. Inhabitée. Ile calme et charmante. Seulement cinq bateaux

  • HILLSBOROUGH BAY – CARRIACOU – Carnet n° 10

Mouillage. Belle baie. Ponton. Poissons et langouste à droite du ponton, à quelques centaines de mètres. Prix très attractifs. Tyrell Bay plus fréquentée mais beaucoup, beaucoup de bateaux. Clearance aux deux endroits.

  • TOBAGO CAYS – MAYREAU – SALINE BAY – Carnet n° 10

Mouillage. Magnifique ! Pas de clearance.

  • UNION ISLAND – CLIFTON HARBOUR – Carnet n°10

Mouillage sur bouée ou non mais peu de place. 10 €. Clearance à proximité de l’aéroport 70,90 Dollars Ici. Aucune monnaie rendue (si vous donnez 100, ça fait 100 !).

  • MAYREAU – SALT WHISTLE BAY – Carnet n°10 – Septembre 2019

Mouillage – Petite baie vraiment très sympa. Bouées pour ceux qui veulent. Une dizaine de bateaux. Différents bars et restaurants sur la plage (attention aux tarifs annoncés/demandés).

  • BÉQUIA – SAINT VINCENT – Lower Bay / Admiralty Bay – Carnet n°10 – Octobre 2019

Mon endroit préféré. Prononcer « bécoué ». Mouillage – 1er au 4 octobre – Superbe endroit qui combine un peu tous les avantages… Immigration et douanes, village sympa avec possibilité de s’avitailler sur l’essentiel, superbe chemin qui longe la côte, superbe plage… Langoustes à 14 €/kg au village de pêcheurs au sud de l’ile (prendre un maxi taxi – ne pas confondre avec un vrai taxi).

  • SAINTE LUCIE – La Soufrière – Carnet n°10 – Octobre 2019

La Soufrière. Ici comme ailleurs dans l’ile, pas de mouillage sur ancre. Bouée payante (17 € la nuit). Des propositions d’aide à l’amarrage (et autres) assez agressives et éventuellement mal intentionnées (jusqu’à 100 Dollars Ici demandés pour 15 raisonnables si on a vraiment besoin d’aide, ce qui n’est pas nécessaire du fait des bouts assez long qui équipent les bouées). L’arnaque est à tous les coins de rue… prix demandé pour du poisson, deux fois celui de Saint Vincent. Avitaillement sur l’essentiel disponible. Bains soufrés (maxi-taxis ou à pieds). Clearance un peu à droite du ponton.

  • MARTINIQUE – Le Marin – Carnet n°10 – Octobre 2019

« La » marina de la Martinique. Plateau technique de bon niveau, tous les corps de métier. Fred Moser dit Tilikum pour la réfrigération et les matériels électriques. Frédo pour l’électricité… etc. Possibilité de mouiller. Un supermarché à quelques dizaines de mètres, marché primeur et poissons à 15 minutes à pied. Clearance.

  • MARTINIQUE – Anses d’Arlet – Carnet n°10 – Octobre 2019

Deux anses, la plus grande et la plus fréquentée au nord, la plus petite, celle du bourg et de son église, au sud du promontoire qui les sépare. Celle du bourg est, de loin, ma préférée.

  • MARTINIQUE – Trois Ilets / Anse Mitan – Carnet n°10 – Octobre 2019

À proximité de la pointe des Trois Ilets, l’anse est assez vaste. La plage est très fréquentée. Clearance à la marina. Pas inoubliable mais pratique en face de Fort de France (5 milles environ).

PLAISIRS DE LA RENCONTRE

Jeanne

Jeanne, vingt-sept ans, me rejoint à Cariacou pour remonter avec moi jusqu’en Martinique. Marcheuse inconditionnelle, elle et moi faisons le tour de la partie nord de Cariacou dans la journée (un anglais qui vit là, à la bonne idée de nous épargner la dernière partie pas fabuleuse du parcours). Riz et légumes ont été omniprésents, sans éviter les langoustes. Expériences de vie déjà riche, réflexion sur la vie, équipière expérimentée… un plaisir. Atta, un de ses amis originaire de Sainte Lucie terminera le parcours avec nous.

Marie et Didier

Mon homonyme… que Jeanne avait déjà rencontré. Marie, sa femme… Nora leur chienne qui m’aime… sans parler du chat. Apéro à bord, mémorable diner avec Jeanne, Maurine et Vito sur la plage de Béquia en compagnie de Lion le Rasta et de ses acolytes… Retrouvailles au port du Marin où ils m’ont invité à bord de Lumacotta. Sachant que j’aimais ça, Marie a préparé un flan coco. Elle m’en a fait des parts individuelles en plus pour que je les emporte (!). Basés en Guadeloupe, je les ai retrouvés avec grand plaisir à Pointe à Pitre et aux Saintes… Une sorte de connivence spontanée. Une très chouette rencontre qui compte.

Maurine et Vito Jeune couple vivant à Saint Barthélémy. Dynamiques et vivants. Maurine, très jeune, est d’une remarquable maturité. Les deux aiment la vie et l’embrassent de toutes leurs forces…

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